Marée haute, marée basse

Non, je n'ai pas la prétention de copier ou d'imiter M. Ribes !

Nous sommes le 10 septembre, période de pleine lune et de fort coefficient de marée. Une crue est annoncée sur l'estuaire et la Garonne. Je ne vais pas rater cette occasion... Profitant du départ en sortie scolaire (oui déjà, au moins c'est fait) de mon fils, je me dirige vers mon 1er objectif : le port de Blaye.

8h20 : effectivement le niveau de l'estuaire est très haut. Pas au maximum déjà atteint mais les abords sont complètement inondés.

La lumière du matin offre à voir un paysage si paisible. Tout le monde n'est pas encore actif et le calme actuel est synonyme de paix intérieure. Une sérénité bienvenue avant que la vie trépidante du quotidien reprenne le dessus.

La ligne de bateaux ne semble plus faire qu'une avec celle des camping-cars stationnés devant la citadelle. Ils ont presque les pieds dans l'eau mais qu'importe, il fait beau et le soleil qui apparaît commence à chauffer l'air. "Les tontons flingueurs" veillent sur Fort Pâté. Le bac Blaye-Lamarque fait le plein avant de repartir.

9h30 : port de Plassac. Ici la douceur de vivre n'est pas une utopie. Cependant, si je dérange les ragondins et les grenouilles qui me saluent de leurs "plouf" plus ou moins sonores, ce n'est pas le cas des moustiques qui ont apprécié ma visite...

Les carrelets rasent l'eau. On a du mal à distinguer la ligne de contact délimitant l'eau et l'air... Plus loin, le bac entame une énième traversée.

10h : Roque de Thau (Gauriac). La décrue s'amorce charriant son lot de brindilles, de branches et parfois même de troncs. Artistes amateurs (je me compte dans cette catégorie) ou confirmés en profitent pour venir faire la razzia de bois flotté. J'attendrai que le soleil ait asséché tout cela. Je n'ai pas mis mes bottes... Au loin, le bac continue son manège.

Une dame pêche, des hommes reviennent de la tonne située sur l'île Nouvelle, des touristes se promènent et d'autres, comme moi, viennent prendre des photos.

Ici nous n'avons rien à envier à Talmont tellement plus réputée. Il suffit de prendre la route de la corniche et d'emprunter le chemin des troglodytes. S'offre devant vous un escalier qui relie Roque de Thau, au plus près de l'estuaire, à la route menant au village de Gauriac, en haut des falaises. A l'ombre des figuiers (excellents à cette période mais attention où l'on met les pieds !), vous découvrez d'anciennes habitations troglodytes. Certaines sont toujours occupées. Vous pouvez également prendre l'escalier de la vierge, qui rejoint le chemin des coquines (cela ne s'invente pas ; chacun son opinion, chacun son chemin de croix...).

10h30 : Vitescale, toujours sur la corniche. On constate aisément jusqu'où le niveau de l'eau est monté. Un amas de débris délimite la zone. A son retrait, l'eau n'a laissé que de la vase.

Les maisons de long de la corniche offrent un havre de paix. Maisons principales ou secondaires, petites ou grandes, rénovées ou très anciennes, elles ont toutes leur charme. Mais ce que je préfère, ce sont leur jardin associé. De l'autre côté de la petite route, au bord de l'eau, un trésor !

16 h : panorama de la vierge à Plassac. Depuis ce point de vue en hauteur, on constate la différence de niveau de l'eau. A marée basse, la petite île en face n'est plus un "buisson" rasant l'eau mais un banc d'Arguin miniature sur lequel s'échouer. Au loin, très loin, le bac, au ralenti, s'apprête à accoster une fois de plus à Lamarque. Dans une heure à peu près, il serra de nouveau à Blaye.

Ainsi va la vie de l'Estuaire...